"Quelle indignité!" ou l'origine de notre mal.
Nous venons d'assister indéniablement, à un moment
historique depuis l'avènement de la République de notre pays. Il y a tout juste
233 ans, jour pour jour, le 25 septembre 1792, la 1ère République était
proclamée "Une et indivisible". La troisième condamnation de Nicolas
Sarkozy, cette fois ci à de la prison ferme avec mandat de dépôt, coïncide avec
cette date et raisonne comme un coup de tonnerre dans le milieu politique et
médiatique. Après avoir été condamné dans l'affaire Bismuth pour corruption et trafic d’influence, financement illégal de sa
campagne électorale dans l'affaire Bygmalion et aujourd'hui association de malfaiteurs dans
l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy n'en a
pas finit avec la Justice puisque dès le 8 octobre 2025, s'ouvrira son pourvoi
en cassation dans l'affaire Bygmalion.
Le 13 octobre 2025, il devra se rendre devant le Parquet
National Financier pour prendre connaissance de la date de son
incarcération.
Pour compléter ce pedigree qui ferait rougir n'importe quel
baron du grand banditisme, rappelons que Nicolas Sarkozy est le seul chef
d'Etat français, à avoir été démis de sa Légion d'Honneur. Souvent, le cas du
Général Pétain est évoqué, mais par l'Ordonnance du 9 août 1944, toute légalité
du Régime de Vichy fût ôtée et Pétain par prolongement, n'est donc pas
considéré comme Chef d'Etat de la République Française. D'autres seraient
flattés de la comparaison avec le vieux Maréchal, dont ils se sont inspirés et
dont certains se réclament encore...
Depuis, le rendu du verdict qui a médusé l'ensemble des
intervenants médiatiques, sème la panique au sein d'une classe politique
boursouflée d'impunité. Des ténors de la droite jusqu'à l'extrême droite, tous
crient à l'impiété, comme si leurs statuts d'élus ou plus précisément de
professionnels de la politique, leurs donnaient une immunité de droit divin.
Oubliant par la même la séparation des pouvoirs et le devoir de réserve
fondamental, vis à vis d'une décision de Justice. Le système politico-médiatique
est donc en ordre de marche, telle une Meute, pour dénoncer à grand coup de
logorrhées tragiques et indignées, le pouvoir partial des "juges
rouges" épris de vengeance, envers une classe politique intrinsèquement
" qui se sacrifie quotidiennement pour l'intérêt du bien commun"! En
quelque sorte "La France des honnêtes gens", dont se réclame Mr
Retailleau, dont le parti (Les Républicains, ex-UMP) compte 26 condamnations de
ses membres sur les seules 5 dernières années. Le "Kamel Ouali du Puy du
Fou" devrait d'ailleurs prendre garde, tout comme son prédécesseur Mr
Darmanin, car nous venons d'assister à la condamnation de trois anciens
Ministres de L'Intérieur: Sarkozy, Hortefeux et Guéant. A croire que ce poste
est maudit où alors, qu'il réclame une certaine complaisance pour l'illégalité
et le viol de l'Etat de droit.
Oui, est là le véritable chancre dont souffre notre société:
l'impunité de la corruption! Cette capacité bien française à se croire au
dessus des lois, héritage séculaire de monarchies de droit divin qui ont
couvert de leur nuée orageuse l'Histoire et dont le coup de tonnerre,
foudroyant 1789 en l'inscrivant en une date anthologique, fît tomber les têtes
d'une Hydre toujours bien vivante. Aussitôt la royauté décapitée, la
bourgeoisie s'en est faite la suppléante.
Arborant ce visage placide, fort face aux faibles; faibles
face aux puissants. A l'image de celui de Carla Bruni Sarkozy à la sortie du
tribunal, figé de bien trop de combats contre les affres du temps, se
saisissant de la bonnette du micro de Médiapart, la froissant dans
sa main et la laissant tombé à terre dans un sourire et un silence, aussi
méprisant que menaçant. Tout est dit en cette séquence. Le triste printemps de
dédains qui abreuvent leurs esprits n'est en réalité qu'un hiver sans fin
exempt de conscience. Le bois dont sont fait les bellicistes en tous genres,
prêts à nous sacrifier sur l'autel de leurs intérêts. C'est pour cela
qu'il est urgent de mettre fin à la professionnalisation de la vie politique en
passant à une VIème République.
Si nous ne le faisons pas, le cycle infernal de la
corruption ne cessera jamais. Les dispositifs de contrôles civiques et
judiciaires doivent être renforcés. Le nombre de mandats électoraux doivent
être restreints. Le tirage au sort doit être popularisé. La révocation des élus
démocratisée. Bons nombres de systèmes et de décisions peuvent être mis en
place pour assainir notre modèle de société et faire de nouveau de
notre pays, une démocratie.
Sans ces impératifs nous continuerons à subir la loi du plus
fort, celle d'une caste prête à tout pour se voir déchue du pouvoir. Et nous,
citoyens, de continuer à se transformer en d'insipides consommateurs,
impuissants face aux enjeux sociaux et surtout climatiques qui mettent en
questions nos propres existences. Car ce 25 septembre 2025, fût un autre jour
historique:
L'humanité vient
de dépasser la 7ème limite planétaire, qu'est l'acidification des océans.
Cela à pour effets directs, de déprécier l'absorbation de
CO² par les océans, la destruction de coraux et la disparition du phytoplancton
qui met en péril la vie même et donc l'équilibre au sein des océans.
La corruption ne fait pas que de nous priver de moyens
étatiques, juridiques et financiers elle nous prive de notre bien le plus
important actuellement: le temps ! Ce temps qui joue contre nous, pour agir
efficacement contre le dérèglement climatique et ses conséquences.
Le temps qui une fois qu'il sera trop tard nous manquera et
nous fera nous dire de notre manque de courage et d'action: en effet,
"Quelle indignité"!
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